La recherche d'alternance, c'est souvent un parcours semé d'embûches, fait de CV envoyés dans le vide, d'entretiens stressants, et de conseils parfois bien intentionnés mais complètement à côté de la plaque. Qui n’a jamais entendu un proche, convaincu de détenir le secret ultime pour décrocher le job de ses rêves, donner un conseil aussi étrange qu'inapplicable ? "Postule partout, même si tu n’es pas qualifié", "Mets une photo fun sur ton CV, ça te démarquera !", ou encore "Stalker les recruteurs sur les réseaux sociaux, ça montre ton intérêt !" – des recommandations qui, à première vue, semblent vouées à l'échec, voire carrément contre-productives.
Mais si ces conseils, qu'on pourrait qualifier de pires idées jamais entendues, cachaient en réalité une certaine sagesse ? Et si, dans des situations bien spécifiques, ils pouvaient réellement fonctionner ? Cet article va explorer ces recommandations inattendues, en pesant le pour et le contre, et vous montrer que, parfois, un conseil mal avisé peut mener à une opportunité inattendue. Après tout, dans la jungle de la recherche d'alternance, il faut parfois oser sortir des sentiers battus pour faire la différence.
1) "Postule partout, même si tu n'es pas qualifié"
On vous l’a sûrement déjà dit : "N’hésite pas à postuler même si tu ne remplis pas tous les critères !" À première vue, ce conseil semble douteux. Pourquoi perdre du temps à envoyer votre candidature pour un poste qui exige des compétences que vous ne possédez pas ? On imagine déjà le recruteur écarquillant les yeux en voyant votre CV avant de le glisser dans la pile des refus.
Pourquoi ce conseil est-il généralement mauvais ?
En postulant à des offres pour lesquelles vous n'êtes clairement pas qualifié, vous risquez non seulement de vous épuiser en enchaînant les candidatures infructueuses, mais aussi de perdre confiance en vous après une série de refus. Vous pourriez également passer pour un candidat qui ne lit pas attentivement les offres ou qui ne prend pas la recherche d'alternance au sérieux, ce qui pourrait nuire à votre réputation.
Pourquoi cela pourrait fonctionner ?
Cela dit, il existe des cas où ce conseil peut faire mouche. Tout d’abord, certains recruteurs sont à la recherche de profils atypiques. Ils privilégient des candidats capables de sortir du lot, d’apporter une perspective différente, même s'ils ne correspondent pas parfaitement au profil recherché. En postulant malgré tout, vous pourriez tomber sur une entreprise prête à miser sur votre potentiel plutôt que sur vos qualifications actuelles.
Ensuite, la chance joue parfois un rôle. Il arrive que des recruteurs se retrouvent avec un besoin urgent de combler un poste et soient prêts à former un candidat motivé, même s'il lui manque quelques compétences. Si vous êtes capable de démontrer une grande capacité d'apprentissage et une réelle motivation, vous pourriez bien décrocher l’alternance de manière inattendue.
En fin de compte, l'idée de postuler à tout va, même sans correspondre exactement aux critères, peut s'avérer payante si elle est accompagnée d'une stratégie réfléchie. Cibler des entreprises ouvertes à l’apprentissage et à la diversité des parcours, et montrer en quoi votre motivation et votre potentiel compensent les compétences manquantes, peut transformer ce "mauvais" conseil en véritable opportunité.
2) "Mets une photo fun sur ton CV pour te démarquer"
"Pour sortir du lot, ajoute une photo fun sur ton CV !" Qui n’a jamais entendu ce conseil surprenant ? On vous dit que, dans un monde où tous les CV se ressemblent, un selfie en vacances ou une photo en tenue décontractée pourrait attirer l’attention du recruteur. Mais, en réalité, ce conseil semble risqué, voire désastreux. Une telle photo pourrait donner une image non professionnelle, vous faisant passer pour quelqu’un qui ne prend pas le processus de recrutement au sérieux.
Pourquoi ce conseil est-il généralement mauvais ?
Dans la majorité des cas, une photo non conventionnelle sur un CV peut être perçue comme un signe d'immaturité ou d'un manque de sérieux. Les recruteurs s'attendent à une présentation soignée et professionnelle, où chaque élément du CV, y compris la photo, reflète votre sérieux et votre engagement. Une image inappropriée pourrait rapidement entraîner votre candidature dans la corbeille, sans autre forme de procès.
Pourquoi cela pourrait-il malgré tout fonctionner ?
Cependant, il existe des contextes où ce conseil peut s’avérer judicieux. Dans des secteurs créatifs, comme la publicité, le design ou le marketing, où l’originalité et la personnalité sont des atouts recherchés, une photo amusante ou décalée pourrait vous aider à vous démarquer. Cela montre que vous n'avez pas peur de sortir des sentiers battus et que vous avez un sens de l’humour, une qualité souvent appréciée dans ces environnements.
De plus, une photo fun peut aussi être un moyen de montrer votre adéquation avec la culture d’entreprise, particulièrement dans les start-ups ou les entreprises où l’ambiance de travail est décontractée. Une photo qui reflète votre personnalité pourrait vous aider à créer un lien immédiat avec le recruteur, rendant votre candidature plus mémorable.
En fin de compte, l'astuce de la "photo fun" doit être utilisée avec précaution. Si vous visez un secteur ou une entreprise où la créativité et l’originalité sont valorisées, cela pourrait être un pari gagnant. Mais dans des environnements plus formels, mieux vaut opter pour une photo professionnelle. C’est une question de contexte, et savoir lire entre les lignes de l’offre d’alternance peut faire toute la différence.
3) "Mentir un peu sur tes expériences, ça passe"
"Si tu manques d'expérience, n’hésite pas à embellir un peu ton CV. Personne ne vérifiera de toute façon !" Ce conseil, qui semble revenir régulièrement, est probablement l’un des plus risqués que vous puissiez suivre. Mentir sur ses compétences ou ses expériences peut sembler une solution facile pour combler les lacunes de votre parcours, mais les conséquences peuvent être désastreuses.
Pourquoi est-ce un mauvais conseil ?
Les mensonges, même mineurs, ont tendance à se retourner contre vous. Si un recruteur découvre que vous avez falsifié une compétence ou inventé une expérience, cela peut non seulement vous faire perdre l’opportunité, mais aussi ternir votre réputation à long terme. Dans un monde professionnel où les réseaux se croisent et où les recruteurs communiquent entre eux, être pris en flagrant délit de mensonge peut ruiner vos chances de décrocher d’autres postes à l’avenir. De plus, si vous êtes embauché sur la base d'une fausse compétence, vous risquez d’être rapidement démasqué une fois sur le terrain, ce qui pourrait mener à un licenciement précoce et une perte de confiance en vous-même.
Pourquoi ça pourrait fonctionner ?
Toutefois, dans certains cas spécifiques, "embellir" légèrement certaines parties de votre CV peut aider à obtenir un entretien, à condition de rester dans les limites du plausible. Par exemple, reformuler une expérience pour mieux coller au poste visé ou mettre en avant des compétences acquises dans un contexte différent peut vous aider à attirer l’attention des recruteurs sans tomber dans le mensonge flagrant. C’est l’idée du "fake it till you make it" (fais semblant jusqu'à ce que tu réussisses) : si vous êtes prêt à apprendre rapidement et à combler vos lacunes par une formation ou une préparation intense, cette approche peut fonctionner.
Par ailleurs, dans des environnements professionnels où l’adaptabilité et la rapidité d’apprentissage sont plus importantes que l’expérience stricte, les recruteurs pourraient se montrer plus flexibles sur certains aspects du CV. Si vous pouvez prouver votre capacité à acquérir rapidement de nouvelles compétences et à vous adapter à des situations complexes, une légère embellie sur votre CV peut se justifier.
En résumé, si le mensonge pur et simple est à proscrire, il est possible d'ajuster la présentation de son expérience pour coller aux attentes d'un poste, tant que cela reste crédible et que vous êtes prêt à compenser par un travail acharné et un apprentissage rapide. Le tout est de trouver le juste équilibre entre valorisation de soi et honnêteté, afin de transformer ce mauvais conseil en une stratégie intelligente.
4) "Stalker les recruteurs sur les réseaux sociaux"
"Pour montrer ton intérêt, ajoute les recruteurs sur Facebook ou Instagram et commente leurs posts." Ce conseil peut paraître étonnant, voire inquiétant. S'inviter dans la sphère privée des recruteurs en les suivant sur leurs réseaux sociaux personnels pourrait passer pour une forme d'intrusion. Beaucoup considèrent cette approche comme une violation de la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle, ce qui risque de vous faire passer pour quelqu’un de trop insistant, voire de mal intentionné.
Pourquoi est-ce une mauvaise idée ?
Stalker un recruteur sur ses réseaux personnels peut vite devenir un faux pas. Les réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram sont généralement réservés aux amis proches et à la famille. En franchissant cette ligne, vous risquez de rendre le recruteur mal à l'aise et de nuire à votre candidature. Une telle démarche pourrait être perçue comme un manque de respect pour la vie privée, voire comme une tentative désespérée de manipulation, ce qui ternirait votre image professionnelle.
Dans quel cas cela pourrait-il fonctionner ?
Toutefois, il y a des exceptions à cette règle, notamment sur des plateformes professionnelles comme LinkedIn. Suivre un recruteur sur LinkedIn, interagir avec ses publications professionnelles, ou même envoyer un message personnalisé peut démontrer votre intérêt pour le poste et votre capacité à engager des discussions pertinentes. Cette approche montre que vous êtes proactif et que vous suivez les actualités du secteur.
Par ailleurs, dans certains secteurs où la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle est plus floue, comme le marketing, les médias ou les start-ups, il peut être acceptable de suivre les recruteurs sur Twitter ou Instagram, à condition que les interactions restent professionnelles. Par exemple, commenter un post lié au travail, partager un article intéressant, ou même publier du contenu qui reflète vos compétences dans le domaine peut être un moyen de se faire remarquer de manière positive.
De plus, s’intéresser aux recruteurs de manière respectueuse et pertinente peut créer un lien informel avant même l'entretien, vous aidant à sortir du lot et à être plus qu'un simple CV parmi d'autres. Si le recruteur partage du contenu public sur des sujets professionnels, montrer que vous êtes à l'écoute et intéressé peut jouer en votre faveur.
En conclusion, "stalker" les recruteurs peut fonctionner si cette approche est menée avec discernement et respect, en se concentrant sur les réseaux professionnels ou en gardant les interactions strictement liées au travail. Ce qui peut sembler un mauvais conseil à première vue peut se transformer en une stratégie de mise en réseau efficace, à condition de bien comprendre les limites à ne pas franchir.
5) "Envoie des candidatures farfelues ou originales"
"Pour te démarquer, envoie une candidature vraiment originale : un CV sous forme de vidéo humoristique, un poème, ou même une boîte de chocolats !" Ce conseil peut sembler farfelu, voire complètement déconnecté de la réalité du recrutement. Dans un processus où la rigueur et le professionnalisme sont souvent de mise, se lancer dans une démarche aussi audacieuse peut paraître contre-productif, voire ridicule.
Pourquoi ça ne fonctionne pas ?
Une candidature trop excentrique peut facilement tomber à plat, surtout si elle ne correspond pas à la culture de l'entreprise ou au secteur d'activité. En envoyant un CV sous forme de poème ou une vidéo humoristique, vous prenez le risque de ne pas être pris au sérieux. Les recruteurs peuvent considérer que vous n'avez pas compris les attentes du poste ou que vous cherchez simplement à attirer l'attention sans apporter de réelle valeur ajoutée. De plus, certaines entreprises, particulièrement dans les secteurs plus conservateurs, pourraient voir cette approche comme un manque de professionnalisme ou comme une tentative de détourner l'attention de compétences insuffisantes.
Dans quel cas ça peut être intéressant ?
Cependant, dans certains contextes, une candidature originale peut être exactement ce qu'il faut pour sortir du lot. Dans des secteurs créatifs, comme la publicité, le design, ou les médias, les recruteurs recherchent souvent des esprits innovants et capables de penser différemment. Une candidature qui sort de l'ordinaire peut démontrer votre créativité, votre capacité à prendre des risques, et votre compréhension des codes du secteur. Par exemple, un CV vidéo bien conçu peut non seulement montrer vos compétences techniques, mais aussi donner un aperçu de votre personnalité, ce qui peut être un atout majeur dans des environnements où le "fit" culturel est essentiel.
De plus, certaines entreprises apprécient l’audace et l’initiative, surtout dans des environnements où la concurrence est féroce. Envoyer une boîte de chocolats avec un CV imprimé sur l’emballage, ou rédiger une lettre de motivation sous forme de scénario de film, peut piquer la curiosité du recruteur et le pousser à en savoir plus sur vous. Ces approches peuvent être particulièrement efficaces si elles sont bien exécutées et adaptées à l'entreprise ciblée.
Enfin, une candidature originale peut également créer une connexion émotionnelle avec le recruteur. Si votre approche fait sourire ou suscite l’admiration, elle peut vous rendre plus mémorable et augmenter vos chances d'obtenir un entretien. L'essentiel est de bien connaître l'entreprise et de s'assurer que votre originalité ne compromet pas la clarté de votre message : vous êtes un candidat sérieux, mais avec une touche unique.
En somme, si la candidature farfelue est une stratégie risquée, elle peut porter ses fruits dans le bon contexte. Il s'agit de trouver le bon équilibre entre créativité et professionnalisme, et de s'assurer que votre originalité sert votre objectif : prouver que vous êtes le candidat idéal pour le poste.
Conclusion sur les pires conseils pour rechercher une alternance ?
Dans la quête d'une alternance, on est souvent bombardé de conseils plus ou moins avisés, et certains peuvent paraître complètement insensés. Pourtant, comme nous l'avons vu, même les pires conseils peuvent cacher des stratégies qui, dans certaines situations bien spécifiques, pourraient fonctionner. Que ce soit en postulant à des offres sans remplir tous les critères, en osant une photo décalée sur votre CV, en enjolivant légèrement vos expériences, en établissant un contact original avec les recruteurs, ou en envoyant une candidature farfelue, l'essentiel est de savoir adapter ces idées à votre situation et au secteur que vous visez.
Loin d’encourager la prise de risques inconsidérée, cet article vise plutôt à vous inciter à penser différemment, à sortir des sentiers battus tout en restant attentif au contexte et aux attentes des recruteurs. Parfois, l'originalité peut être votre meilleur allié, à condition de l'utiliser à bon escient et de manière réfléchie.
En fin de compte, la recherche d'alternance est une aventure où il n'y a pas de recette miracle. Il s'agit d'être stratégique, de rester fidèle à soi-même, tout en ayant l'audace d’essayer des approches non conventionnelles. Qui sait, peut-être que l’un de ces "pires" conseils pourrait bien être celui qui vous ouvrira la porte vers l’opportunité que vous attendiez.
Et vous ? Avez-vous déjà essayé une approche inhabituelle pour décrocher une alternance ? Partagez vos expériences et vos pires (ou meilleures) idées dans les commentaires ci-dessous – on a hâte de découvrir vos anecdotes !