Comme nous le savons tous, les temps changent. Mais les temps ne sont pas les seuls à changer et les générations elles aussi avancent et se remplacent. Des années 1980 à 1995 nous parlions de la génération Y, la fameuse génération millénaire. Aujourd’hui nos millénaires sont suivis par la génération Z, cette génération qui, née entre 1995 et 2010, est en plein cursus universitaire et arrive doucement sur le marché du travail. Si nous faisons fi des “c’était mieux avant” et autres “j’ai mal à ma France”, cette nouvelle génération fait tout de même preuve de motivation, d’envie de travail, d’esprit d’entreprenariat, d'appétence aux nouvelles technologies et de convictions. Le défi des entreprises est d’attirer les jeunes talents de ces générations. Nous allons donc voir quels sont les moyens de s’adapter à cette nouvelle demande d’emploi sans toutefois tomber dans la caricature du babyfoot de tik tok et de l’after work.
Changer de mode de recrutement
Les manières dont vous recrutez reflètent en partie l’image de votre entreprise. Il est crucial de ne pas prendre ce recrutement à la légère car il peut donner envie à un candidat de s’investir comme l’effrayer.
De nos jours, de nombreuses entreprises ont de longs processus de recrutement qui les font malheureusement passer à côté de beaucoup de candidatures. En effet, les meilleurs éléments sont souvent convoités par plusieurs entreprises et peuvent rapidement vous échapper. Réfléchir à la longueur de son recrutement, c'est penser au délai entre les étapes qui peuvent souvent être réduit, c’est aussi penser à l’importance de certaines étapes qui peuvent être retirées ou raccourcies. Par ailleurs, réduire la longueur du processus, c’est réduire le coût du recrutement. Si toutefois vous tenez, comme le font de nombreux grands groupes, à garder un recrutement fastidieux et exigeant, vous devez impérativement tenir le candidat au fait de toutes les étapes et de leurs durées. L’important est de ne pas dégoûter le candidat et donc de véhiculer une mauvaise image de l’entreprise.
Sortir des terrains battus du recrutement, c'est aussi changer ses méthodes, adopter un recrutement ludique et original peut démarquer votre entreprise tout en valorisant votre marque employeur. Changer ses méthodes peut se faire par des jeux, des concours, par des défis ou des cas pratiques innovants. Bref, recruter c’est laisser libre cours à son imagination. Selon les chiffres de NeoJob, agence de marque employeur, 84% des 18-30 ans sont attirés par un recrutement décalé et 82% deviendraient des ambassadeurs suite à une expérience candidat positive. Profitez donc d’un recrutement peu ordinaire pour booster votre notoriété, valoriser votre image et rendre votre marque employeur attractive.
La guerre des jeunes talents commence dès l’université. En effet, selon une étude de 2017 de la conférence des Grandes Écoles, 62% des étudiants des Grandes Écoles étaient embauchés avant l’obtention de leurs diplômes. S’engager dans les milieux universitaires, c’est accroître nettement sa visibilité auprès des jeunes et prendre de l’avance sur les concurrents. Pour améliorer votre relation avec une université divers moyens sont bons :
- Participation aux salons d'écoles
- Sponsoring associatif
- Parrainage d'étudiants
- Participation à des conférences
- Interventions de dirigeants ou d'employés de votre structure lors des cours
- Invitations d'étudiants dans vos locaux, etc.
Le vivier des écoles est un vivier trop important pour que vous passiez à côté. Si vous désirez réellement attirer les jeunes, commencez par aller les voir.
Culture et vision d'entrepise : un enjeu majeur du recrutement des jeunes
Le salaire n’est plus l’argument phare de cette nouvelle vague de candidats. Les jeunes favorisent d’autres facteurs qui peuvent réellement faire la différence quand le moment des choix arrive.
L’essentiel est de fidéliser et de séduire le candidat ou le nouvel employé. Pour cela, il existe évidemment les avantages en nature, les tickets restaurants, les transports payés, les CE d’entreprise… Seulement, ce ne sont à mon avis pas les seuls efforts que les structures ont à faire. L’arme de séduction ultime pour ces nouveaux venus est la culture d’entreprise. C’est un argument que les start-up ont intégré, créant ainsi des univers d’entreprise à part entière. Grâce à un système de valeur, de symboles, de rites ou encore de vocabulaire, ces entreprises ont créé un socle commun qui se révèle être l’identité de la structure. La culture d’entreprise est donc l’ensemble de valeurs et de comportements qui permettent le bon fonctionnement d’une entreprise, car partagés par tous. Il faut croire que ça marche puisque 88% des jeunes employés estiment qu’il est primordial d’être en phase avec la culture d’entreprise.
D’autres facteurs attirent une jeunesse pleine de valeurs et de convictions. La perspective d’évolution en fait partie. Pour capitaliser les meilleurs talents, il est conseillé de définir dès le départ les opportunités sur le court, voire le long terme. L’évolution reste le meilleur moyen de fidéliser.
Avoir des opportunités, c'est bien, avoir une vision, c'est mieux. Ces cohortes de jeunes ont besoin de visions long termes, de missions responsabilisantes. De fait, nous avons de plus en plus à faire avec des jeunes engagés qui veulent changer les choses, ainsi n’hésitez pas à établir une stratégie RSE et à vous y tenir. Si vous parvenez à allier travail et vision, travail et valeurs, alors vous allez créer une complicité entre votre jeune employé et son entreprise. C’est par ailleurs l’opportunité de leur proposer de nombreux challenges qui les feront évoluer aux bénéfices de l’entreprise. Profitez-en pour en donner beaucoup à cette vague de jeunesse qui en veut et qui a besoin d’être stimulée.
Les jeunes, à la recherche d'un environnement de travail sain & flexible
Le bien-être au travail ne s’arrête pas à l’installation d’un baby-foot ou à la participation à des escape game en team-building. De nombreux aspects permettent à ces jeunes de vivre leur métier plus sainement.
Il y a un aspect auquel les jeunes générations accordent beaucoup d’importance, il s’agit de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée. Cet équilibre renvoie à la possibilité de concilier obligations familiales, divertissement et travail. De nombreuses enquêtes ont démontré que les salariés préféraient avoir un meilleur équilibre de vie plutôt qu’un salaire confortable. Ce besoin s’exprime notamment chez les jeunes. Par ailleurs, de multiples entreprises l’ont compris et ont mis en place des “droits à la déconnexion” en dehors du temps de travail ou encore l’interdiction de commencer une réunion après 17h pour ne pas déborder sur la vie personnelle. Pour bien marier vie pro et vie privée, nos jeunes demandent de la flexibilité.
La flexibilité, c'est tout d’abord de l’autonomie dans le travail. Ce ne sont pas les heures de travail qui motivent les millenials mais bien le résultat et le sentiment du travail accompli. Finis les journées à heures fixes, c’est de l’auto discipline dans l’emploi du temps que nous demandent les Y/Z. Donnez-leur de la flexibilité dans la temporalité, mais aussi de la souplesse géographique avec la possibilité de travailler en télétravail. La crise sanitaire n’a fait qu’accroître ce phénomène et ouvrir les barrières du possible. N'hésitez pas à baser votre environnement de travail sur la confiance. Évidemment, autonomie ne veut pas dire absence d’obligations et de règles, ce mode de fonctionnement ne s'applique que s’il donne du résultat.
En laissant libre cours à l'initiative, vous pouvez permettre à vos jeunes de s’émanciper et risquer qu’ils s’investissent encore plus. Une entreprise qui accompagne ses employés dans ses projets, qui fournit des incubateurs, du conseil ou encore du sponsoring ne peut qu’attirer la jeunesse. L’exemple parfait est celui d’Allianz. En effet, le fameux groupe d’assurance a mis en place Allianz intrapreneuriat qui est un programme qui accompagne et donne vie aux idées et projets de ses collaborateurs. Certaines entreprises permettent aussi à ses jeunes collaborateurs de partir en césure, de faire un tour du monde ou un projet humanitaire, allant même jusqu'à participer au projet.
Adoptez de nouveaux outils
Le World Economic Forum estime que 65% des métiers que pratiqueront les classes primaires actuelles n’existent pas encore. Cette statistique met en avant un point que toutes les entreprises ont intérêt à intégrer : c’est la jeunesse et les outils qui grandiront avec elle qui formeront les entreprises.
Prenons l’exemple des réseaux sociaux, les nouvelles générations nées avec toutes ces plateformes, les connaissent par cœur et surtout savent s’en servir. Sans entrer dans une caricature de l’entreprise avant-gardiste et détendue, les réseaux sociaux peuvent toucher une grosse partie non négligeable des jeunes populations en laissant libre cours à leur créativité et en rivalisant de contenu. Que ce soit pour l’usage du recrutement ou du marketing, ces réseaux peuvent attirer plus de jeunes que vous ne le pensez.
De nouvelles méthodes digitales de recrutement sont utilisées par les jeunes et peuvent être un moyen de sourcer plus facilement la jeunesse. Prenons l’exemple de Welcome To The Jungle qui est une plateforme de l’emploi. En recrutant via ce jobboard vous avez la possibilité de présenter votre entreprise, sa culture, son équipe et tout cela sous forme d’interview et de vidéos. Se tourner vers les nouveaux outils digitaux, c’est se tourner vers un vivier de jeunes.
Par ailleurs, en recrutant avec JobPass, vous permettez aux jeunes de simplifier leur dépôt de candidature. Vous les motivez donc à candidater dans votre entreprise, sans prendre le risque de ne pas disposer d'assez d'informations pour pouvoir traiter les candidatures convenablement.
En bref, les nouvelles générations ne sont plus en quête de carrières ou de gros salaires. La recherche de l’expérience, de la vision et du juste équilibre a pris le dessus sur les ambitions de leurs aînés. S'adapter à la jeunesse, c’est de facto l’attirer. Tandis que plusieurs entreprises ont engagé ce processus, d'autres sont encore loin derrière et se privent volontairement de cette mine d’or et de talent qu’est la jeunesse.